mercredi 6 juillet 2011

SUPkiting, l'essai d'Alexandre Grégoire...

Le waterman d'exception Alexandre Grégoire essaie des ailes de traction en tous genres depuis quelques années déjà, et il m'a fait le plaisir et l'honneur de prêter attention à mes propres travaux.

Il a souhaité essayer une aile de traction marine à caissons fermés de série que j'ai validée pour mes études à la fois pour son rendement par rapport à sa petite taille et pour son pilotage en deux lignes très sécurisant.

Extrême sportif et sportif de l'extrême, Alexandre s'est bien sûr très vite senti limité sans pouvoir "se satelliser" en sautant à plusieurs mètres de haut comme il en a l'habitude en kitesurf avec cette aile de seulement 3,5m² de surface, mais en dépit de son dépit finalement amusant, il a quand même été capable de remonter au vent (de naviguer au près) sans difficulté avec un vent moyen assez faible de moins de 7 km/h (environ 4 noeuds), comme on peut le voir très nettement sur la vidéo à partir de 3'00" ou mieux encore à partir de 4'00" grâce aux repères des bouées et aux vaguelettes montrant le sens du vent, validant ainsi une de mes théories quant à l'efficacité de cette combinaison aile/SUP pour naviguer comme avec un voilier.

Pour l'anecdote et pour bien mesurer le talent d'Alex, regardez comme il part sur son engin sans même avoir essayé au préalable le pilotage de cette aile, et comme il revient de son essai encore entièrement sec.
C'est bien simple, il ne lui manquait que la cravate pour avoir l'air de tourner une scène d'un James Bond :-)

mardi 5 juillet 2011

Le concept de SUP "Obus"

Les dernières infos sur la collaboration de Laird Hamilton avec la société Puma et notamment son nouveau prototype de flotteur de SUP dessiné par le célèbre architecte naval Juan Kouyoumdjian m'incitent à révéler un peu plus tôt que prévu quelques uns de mes derniers travaux.
Non pas que je me compare à ces grands hommes (quoique vous connaissiez bien mon immodestie ;-) mais surtout pour éviter d'être bêtement coincé par un dépôt de brevet ou de modèle qui bloquerait des mois de réflexions.

J'étudie donc depuis quelques temps des formes performantes pour des flotteurs de SUP en m'inspirant de la logique de la mécanique des fluides aussi bien que des dernières formes de carènes de voiliers planants en passant par d'autres travaux sur les foils, et j'arrive à ce même esprit de planches très large sur l'arrière, en forme "d'obus" avec un arrière tronqué : ceci permet en théorie de prendre de la vitesse plus facilement puisque la longueur de carène est artificiellement prolongée par le sillage lui-même.

On obtient donc un flotteur qui resterait efficace en vitesse comme un longboard, mais qui étant plus court et plus léger peut permettre des performances séduisantes, sur le plat comme sur la houle. En downwind comme en upwind. En race comme en vagues.
En théorie, et selon mes propres conclusions qui je le rappelle n'engagent que moi !

Par contre pour l'étrave je ne suis pas dans la même logique que celle des étraves perce-vagues comme toutes les dernières planche SUP de race.
Je m'oriente plutôt sur un rocker léger avec un fond plat et des rails arrondis, et une étrave type "bateau" seulement au-dessus de la ligne de flottaison et uniquement pour éviter que les quelques vagues de clapot plus hautes que les autres ne freinent la progression.

Le fond plat permet de passer sur les vagues, réduisant ainsi par l'effet de glisse et l'émulsion due aux impacts sur les crêtes le nombre de particules d'eau qui accrochent la carène, et sans avoir à écarter le fluide comme une carène à déplacement ce qui peut provoquer résistance et surface mouillée (donc frottements) supplémentaires.
De plus les rails arrondis facilitent le passage au semi-planing en corrélation avec chaque coup de pagaie : à chaque accélération le flotteur "monte" sur la surface et présente moins de surface sur et dans l'eau, et donc encore moins de frottement...

Ces dernières options augmentées d'un nouveau concept à double ailerons alignés (le premier aileron fend l'eau pour faciliter la pénétration du second qui empêche les turbulences de freiner le premier : le même principe que deux voitures de course qui se suivent très rapprochées, elles sont plus rapides et consomment moins que si elles étaient plus espacées) devrait pouvoir permettre une progression assez sensible dans les performances : au coup de pagaie la carène réduit sa surface mouillée tout en conservant voire en allongeant sa ligne de flottaison virtuelle, et la surface augmentée des ailerons réduira d'autant l'effet de row tout en diminuant le frein de leurs traînées...

Pour l'instant tout ceci n'est que théorique, mais je ne désespère pas de pouvoir très bientôt l'expérimenter sur un custom. Restez branchés !

Pour vous faire patienter voici quelques images de cette conception en ce qui concerne la forme du flotteur lui-même :