lundi 21 juin 2010

La planche à voile a réellement été inventée en France en 1913 !

Ou la fantastique invention inconnue de Martin d'Estreaux et Philippe Du Revard

Un petit message de "f58" dans un fil de discussion sur les livres dans le forum de windsurfjournal.com qui citait une partie d'un titre étrange, "La folle invention de Martin d'Estreaux[..]", et son commentaire sous-entendant qu'il s'agissait d'un canular avaient aiguisé ma curiosité.

Après une recherche exhaustive les seuls livres correspondants à ce titre écourté étaient tous d'occasion (édition épuisée) et présentaient un titre complet qui confirmait ma première intuition : "La folle invention de Martin d'Estreaux ou la naissance de la planche à voile en 1913" (Daniel Allisy - Voiles/Gallimard).
Un livre que je ne peux que vous engager à vous procurer tant il est agréable à consulter et vous plonge dans une extraordinaire histoire vraie tout au long du parcours du journal de celui qui l'a vécue au plus près.

Pour les plus impatients un rapide résumé :

Martin d'Estreaux, un jeune homme rentier de bonne famille vivant au début du XXème siècle en Île de France et fréquentant les impressionnistes comme les canotiers, eut l'idée de se faire fabriquer un tout petit voilier pour pouvoir le transporter sur le toit de ses automobiles (nous sommes à l'époque de la De Dion-Bouton, si, si.) et profiter de navigations impromptues sur les eaux intérieures des étangs et cours d'eau lors de ses visites de courtoisie.

Peu au fait de l'architecture navale, il demanda à son ami Philippe Du Revard - architecte réputé pour son talent et ayant travaillé notamment sur les magasins Aux Dames De France - de lui concevoir une "périssoire à voile". Ce dernier s’exécuta avec un certain enthousiasme et ils confièrent la fabrication du bateau à un dénommé Berthier.
Le petit dériveur fonctionnait et apportait presque entière satisfaction à son capitaine si ce n'est une position assez inconfortable pour le barrer lors des virements de bords et autres empannages.

Lors d'une soirée arrosée, nos deux compères se prirent de joute verbale avec leurs amis et Philippe Du Revard rappelant que Gustave Caillebotte, peintre navigateur bien connu, avait parié et gagné qu'il réussirait à diriger un bateau à voile sans gouvernail, Martin d'Estreaux se vit mettre au défi par ses amis de faire de même avec ce qu'il appelait désormais son "Vélivole".

Il n'en fallu pas plus à Philippe Du Revard pour imaginer un gréement mobile, tenu par un homme debout, permettant de déplacer facilement le centre vélique par rapport au plan antidérive du bateau et donc de diriger l'esquif sans autre procédé de gouvernail.

Quelques dessins plus tard, et dès le surlendemain, au cours d'une partie de pique-nique estival, la première véritable planche à voile a navigué. C'était le mardi 26 août 1913.

Vous croyez à un canular ?
Quelques photos tirées du livre (et maintenant dans le domaine public) vous aideront à vous faire votre opinion :

 
Dessins de différents gréements envisagés pour le "Vélivole" de Martin d'Estreaux par Philippe Du Revard.


Le gréement sur l'herbe, la galère du matériel à re-fixer en navigation, la remontée de la voile au tire-veille : que nous ont-il vraiment laissé découvrir ?


Martin appelait ces fenêtres de passage de mains ses "trous de voyeur". Allez donc savoir pourquoi...


Une chute sur le vif : pas de doute, c'est bien un véliplanchiste à l'entraînement ! ;-)


Tout y est ou presque :
cardan de pied de mât ; dérive pivotante ; mâture creuse (bambous) ; voile à échappement (vrille au pic) ; tire-veille...
Seul le wishbone - pourtant très répandu à cette époque sur les sharpies - a été réfuté pour lui préférer une bôme simple avec passage de mains, probablement pour des raisons de poids !


"Salut les filles !"
Plus de doutes possibles : il s'agit bien là du premier véritable windsurfer ! ;-)


Cette formidable invention a navigué en famille quelques jours de 1913. Hélas en 1914 Martin s'en alla-t-en guerre, et fut tué en 1915. Fin tragique de cette histoire extraordinaire !

Quelques décennies plus tard, des américains du nom de Hoyle Schweitzer et Jim Drake écrivirent les pages d'une autre histoire...

-- Édition du lendemain --

Je me dois de faire une rectification bien amère : ce livre est effectivement un canular :-/

Après quelques messages de gens bien informés sur le forum de windsurfjournal il s’est avéré que ce "Roman Songe" était effectivement un gros mensonge fomenté par une rédaction taquine d'un magazine de glisse non moins plaisantin.

Je précise cette information à la fin de cet article de blog pour éviter de laisser propager derechef cette fausse belle histoire... En espérant que comme moi elle vous aura permis de rêver quelques beaux instants.



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mercredi 16 juin 2010

Windsurf + SUP = WindSUP

Les flotteurs de SUP avec des inserts pour y gréer des voiles de planche à voile sont super (oui, il y a un jeu de mot caché que les connaisseurs apprécieront ;-) mais hélas les gréements de windsurf étant ce qu'ils sont devenus, on retombe bien souvent dans la jungle du choix difficile ou de la solution unique et peu onéreuse impossible...

Alors regardons un peu ce qui existe à notre disposition dans l'idée de gréements légers, efficaces, simples et néanmoins performants.

Après un rapide petit tour de ce que l'histoire humaine nous propose, nous arrivons très vite sur ces gréements de pirogues polynésiennes dont les voiles sont connues sous les nom de "crab-claw", sur les voiles bermudiennes, sur les voiles latines, et si nous constatons qu'un gréement de planche à voile positionné en équilibre en dehors des conditions de planing ressemble à s'y méprendre à une voile en pince de crabe dissymétrique ou à un bermudien dont le mât serait penché sur l'avant, on approche une solution simplissime qui comme vous le savez n'est pas pour déplaire au nauticaerium que vous parcourez présentement avec un appétit non dissimulé (comme je vous comprends ! ;-).

Bon, bref, un des prochains prototypes du nauticaerium sera un gréement léger, facilement montable et aussi facilement démontable, qui pourra s'emporter en randonnée sur un SUP plié dans un petit sac posé sur l'avant du flotteur, et qui pourra être gréé en quelques secondes si le vent se lève et permet la glisse à propulsion vélique.

De quoi retrouver les joies de la glisse tranquille et simple, celle qu'on a hélas perdue de vue ces dernières années, celle qui a tant fait pour le succès populaire de la véliplanche pendant les années 80. Avec en plus le plaisir sain et omnidirectionnel de la glisse sur l'eau sans vent que procure le SUP.

Comme à l'accoutumée, pour participer à l'aventure WindSUP : windsup @ adalius . fr



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"cross water skiing"

L'entraînement au SUP suit son cours (d'eau ;-) pour votre serviteur, et si les muscles et le squelette prennent beaucoup de temps et ont besoin de repos à son âge pour s'adapter, le cerveau lui ne s'arrête jamais. Même pas en rêves...

Si le SUP est une manière éminemment sympathique de "marcher sur l'eau", il reste assez encombrant à transporter et la pagaie demande des efforts que les bras ne sont pas habitués à produire.

Imaginez deux flotteurs à footstraps de la taille de skis nautiques (environ 2m de long pas plus).
Imaginez deux "bâtons" de ski avec des petits flotteurs à leur extrémité pour s'appuyer et aider son équilibre.
Imaginez un système simple mais ingénieux de cranteurs en dessous des flotteurs pour permettre d'avancer sans reculer au moindre mouvement de va-et-vient des flotteurs...

Et voici un waterman qui - tel un skieur de fond transalpin sur les étendues enneigées - sera capable d'arpenter tous les cours d'eau sans fatigue et sans prédispositions sportives particulières, mais qui à l'instar de la marche aura trouvé une façon des plus agréables de se faire une santé en s'amusant sur l'eau.

Pour sponsoriser la R&D du "CrossWaterSkiing" : crosswaterskiing @ adalius . fr



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Le "SwellMatix", le générateur de vagues artificielles en pleines eaux

En observant les nouvelles techniques d'entraînement des surfers et windsurfers qui utilisent pour glisser les vagues des sillages des bateaux de leurs coaches, je me suis dit qu'il fallait inventer une façon plus économique (et par conséquent plus écologique) de créer des vagues sur des plans d'eau ouverts.

Impossible d'utiliser les mêmes systèmes que ceux existant en bassins de carènes ou en piscines à vagues pour créer les vagues artificielles : beaucoup trop lourds et coûteux, ils sont difficilement adaptable sur des plans d'eau ouverts comme les lacs et les mers car ils utilisent les bords de leurs bassins pour augmenter la taille des vagues en superposant les fréquences de leur production.

Alors m'est venue une idée :

  1. un "balai" fixé sur un axe tournant
  2. l'axe étant mobile autour d'un poteau type téléskis
  3. une barrière circulaire périmétrique ayant pour centre cet axe et créant une surface d'évolution nautique


Le balai en tournant crée une vague régulière et hélicoïdale qui vient mourir sur le périmètre.
Le surfer peut évoluer sur cette vague de son début au sortir du balai jusqu'à sa fin sur le périmètre.

Par exemple si le balai mesure 2 mètres et que le périmètre propose une surface sur l'eau de 1000 m² environ (18m de rayon), le surfer bénéficie d'une vaque d'environ 20 mètres de long, régulière, qui revient à intervalles constants.

Bien sûr beaucoup d'améliorations sont à étudier, en partant d'une taille modulable de la barrière suivant les besoins de place pour l'évolution nautique aux balais à vitesses et incidences variables pour l’entraînement des professionnels et/ou les pratiques ludiques grand public...

Pour toute information sur cette idée de générateur de houle vous pouvez me contacter sur :
swellmatix @ adalius . fr



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