Au début du XIXème siècle déjà Georges Pocock utilisait un cerf-volant avec succès pour tracter un fiacre. Un siècle plus tard, au début du XXème siècle donc, Samuel F. Cody traversait la Manche dans un petit bateau tracté par son modèle de cerf-volant cellulaire. Depuis de nombreux exploits comme la traversée de l'Atlantique en 1986 par Arnaud de Rosnay en véliplanche qui dormait grâce à une traction nocturne par cerf-volant et du Pacifique en 1987 par Ed Cillet en kayak tracté lui aussi par un cerf-volant. Plus près de nous : Nicole Van de Kerchove, Manu Bertin, Anne Quéméré...
De nos jours, les applications utiles des cerfs-volants vont de la photographie aérienne à l'observation météo en passant par la reine des pratiques de "fun", le "kitesurf".
Il y a même des essais maintenant pour tracter les cargos (www.skysails.com) et les autres bateaux y compris la plaisance (www.kiteship.com).
Merveilleux et très intéressant !
Seulement voilà : au portant presque uniquement, c'est-à-dire dans le sens du vent.
C'est principalement pour cette raison que le cerf-volant n'a pas encore remplacé toutes les autres voiles sur les bateaux, parce qu'en voilier on est capable de naviguer "au prés", c'est-à-dire de remonter contre le vent, assez simplement.
Même si maintenant en kitesurf on sait aussi remonter au vent, la technique employée demande le pilotage précis du cerf-volant (ici appelé "aile" comme en parapente). Et cette technique, si elle est adaptable à la navigation en bateau, reste assez complexe et donc réservée à un équipage d'au moins deux personnes aguerries : un pilote et un barreur. Rien à voir encore avec la simplicité de navigation d'un petit gréement bermudien comme on en trouve sur les dériveurs par exemple.
Des systèmes de pilotage automatisé par ordinateur existent mais leur complexité réserve cette solution aux gros navires. Aux très gros navires.
D'où l'idée pour le nauticaerium de travailler sur une solution de cerf-volant tracteur de navire qui ne nécessite aucun pilotage, histoire de pouvoir profiter du bateau de plaisance exactement comme avec un gréement actuel, voire encore plus simplement.
C'est ainsi qu'est né le "Paravélic", ou encore la "voile volante" : un système de cerf-volant tracteur étudié pour :
-> tracter dans le fil du vent (navigation au portant ou vent arrière)
-> se caler à droite ou à gauche du courant d'air et y rester tout seul pour permettre au barreur de choisir son cap au prés ou au largue.
Encore plus simple que sur un voilier qui demande de constamment régler ses voiles pour optimiser sa navigation. Les mêmes allures que les voiliers standards sont permises : toutes les allures de largue et de portant bien sûr, et toutes les allures de prés (donc dans le sens du vent et contre le vent).
Le Paravélic - ou voile volante - sera présenté dans quelques mois, lorsque le prototype permettra les essais publics.